Montréal, le 2 mai 2016 – La Fondation Émile-Nelligan est heureuse d’annoncer que le jury a choisi de décerner le trente-septième prix Émile-Nelligan à Rosalie Lessard pour son recueil L’observatoire publié aux éditions Le Noroît au cours de l’année 2015.
Louise Dupré, présidente du jury, soulignait que « la maîtrise du vers, la variété des perspectives, la précision des images, toujours subtiles et délicates, ainsi que la voix, construite avec un remarquable sens de l’équilibre. L’observatoire est un livre patient, généreux, et l’on en ressort avec la conviction qu’ouvrir les yeux est chaque fois un événement. »
Le jury, également composé de François Dumont et Michaël Trahan, avait sélectionné deux autres finalistes. « Au monde, inventaire, d’Antoine Dumas dénombre et décrit, avec sensibilité, ce qui entoure celui qui est « au monde ». Chaque poème se veut un perpétuel recommencement, non pas répétition du même, mais variation ou déplacement produisant un renouvellement constant. Malgré son économie syntaxique, cette exploration se voit soutenue par un rythme contagieux, tenu du début à la fin, qui nous laisse l’impression d’assister à une belle leçon de partage. Dans Frayer (La peuplade), Marie-Andrée Gill fait entendre une voix d’une grande singularité, qui interroge sa généalogie et affronte les obstacles en cherchant à les assumer. Attentif aux contradictions du désir, ce livre témoigne d’une présence intense, en tension entre le personnel et le collectif, le réalisme et le rêve, le prosaïsme et l’invention poétique, la fragilité et la révolte, la douceur et l’insolence, le passé et l’avenir, l’espoir et le non-espoir. Frayer pose des questions très justes sur le monde dont on a hérité.
Au cours de la cérémonie qui se tenait lundi soir à la Grande Bibliothèque le président de la Fondation, Michel Dallaire, a remis à la lauréate une bourse de 7 500 $ ainsi qu’une médaille à l’effigie du poète Émile Nelligan en présence de madame Sophie Montreuil, directrice du Bureau de la présidence et des affaires institutionnelles de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Les finalistes ont reçu 500 $ chacun.
La lauréate obtient également une tournée de promotion d’une semaine à l’étranger offerte par l’Association internationale des études québécoises (AEIQ) dans un pays où elle est membre. La tournée sera proposée à travers le réseau de AIEQ et sa réalisation sera tributaire de l’intérêt et de la disponibilité des membres de l’association à recevoir la poète. De plus, elle reçoit une invitation à participer et au spectacle de clôture par le Festival international de la poésie de Trois-Rivières et à une lecture par le Festival de la poésie de Montréal.
Rappelons que depuis 1979, au printemps de chaque année, ce prix de poésie couronne un ou une poète de 35 ans ou moins d’Amérique du Nord pour un recueil publié en français au cours de la dernière année et constitue une récompense plus qu’importante pour le poète en pleine émergence.