Fondation
Émile-Nelligan

Renée Gagnon

Lauréate du prix Émile-Nelligan

Renée Gagnon,
des fois que je tombe,
Le Quartanier
2005

 

Née en 1978, Renée Gagnon vit à Montréal. Détentrice d’une maîtrise en études littéraire de l’UQÀM, elle a publié des poèmes dans C’est selon, Revue Le Quartanier, Zinc et la revue française Fusées. Elle a fait paraître au Quartanier en novembre 2005 Des fois que je tombe et travaille à un deuxième livre de poèmes, à paraître à l’hiver 2006, qui convoque protagonistes et archétypes de films noirs.

Commentaire du jury, par Denise Desautels, présidente.

Recueil composé de sept suites de poèmes d’une superbe gravité, marqué par le risque, le doute, la peur, le déséquilibre, la perte, Des fois que je tombe est traversé/assailli par une voix inhabituelle, irrésistible, souvent hors d’haleine, hors d’elle-même, qui se met en péril, magnifiquement audacieuse, qui va et vient, de question en question, entre douleur et conscience. Inquiète et étrangement passionnée, toujours en quête de souffle, de sens, de langage, cette voix discontinue, au  » je  » féminin à la fois trouble et troublant, insérée dans une écriture du dépouillement, du peu, au rythme éperdu, hachuré, tout en ellipses, en trous, en coupures abruptes des vers, en affolements de la syntaxe, est celle d’un corps dépeuplé, meurtri, épars, qui cherche, cherche,  » au noir de ce qui ne se parle pas « , un peu d’air et de mots, ardemment  » plus de mots pour comprendre « , ardemment à  » habiter mots « . Quand la poète dit :  » demain n’écrirai plus que fissures / vacarme / et quelque chose d’autre « , nous savons que cette farouche et ultime exigence convoque l’essentiel et qu’elle résonne en nous. Désormais, avec elle,  » quand ce sera temps : croire « .

Finaliste du prix Émile Nelligan

Daphnée Azoulay,
Tout près de la nuit,
Les Herbes rouges
2005

Marc André Brouillette,
M’accompagne,
Le Noroît
2005

Daphnée Azoulay est née à Montréal en 1983. Tout près de la nuit est son premier recueil, paru aux éditions Les Herbes rouges en décembre 2005. Elle occupe un poste de libraire depuis presque trois ans et entreprend des études en lettres à l’université. Elle a participé à plusieurs événements dont le Festival Voix d’Amérique et Nuit blanche sur tableau noir.

Commentaire du jury

Dans Tout près de la nuit, une jeune femme aux prises avec la peur de l’effondrement et du vide, s’affirme courageusement, fait l’inventaire de ses visions et de ses démons dans une chambre qui se métamorphose – au fil de ses intuitions, de ses  » notes de guerre  » – en un drôle de paysage. Grâce à une écriture fort convaincante, faite d’images chocs lancées dans une langue simple et directe, la poète accumule, dans une sorte de beau désordre, les mutations variées et vibrantes de son  » je  » problématique.

Marc André Brouillette est l’auteur de plusieurs recueils de poésie et ses textes ont été publiés dans des ouvrages collectifs, des anthologies et des manuels scolaires ainsi que dans plusieurs revues québécoises, françaises et américaines. Il participe régulièrement à des lectures publiques et à des rencontres littéraires au Québec et à l’étranger. Il a dirigé plusieurs numéros de revues portant sur l’écriture et la poésie, et s’adonne à l’occasion à la traduction de poètes étrangers. Il enseigne la littérature et la création littéraire à l’Université Concordia. Il a reçu le prix Desjardins en 1995 pour son recueil Carnets de Brigance (Noroît, 1994) et le prix Louis-Guillaume 2005, prix du poème en prose (France), pour M’accompagne (Noroît, 1995).

Commentaire du jury

M’accompagne se présente comme une riche méditation sur  » le bleu « ,  » le mauve « ,  » le rouge « ,  » le noir « ,  » le blanc « ,  » le vert « ,  » l’or  » – couleurs qui donnent leur nom aux parties du recueil – mais surtout sur les liens étroits qui existent entre vie et art, entre ce qui habite le poète et ce qui vibre tout autour.  » Le blanc ne répond pas, il pose l’insondable au cœur de l’avancée solitaire « , écrit-il. D’une grande unité formelle, ce livre est porté tout à la fois – quel beau paradoxe ! – par une écriture tout en sensibilité et en maîtrise.

JURY 2005       COMMUNIQUÉ DE PRESSE

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Émile-Nelligan

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