Fondation
Émile-Nelligan

Le prix Serge-Garant

Le prix Serge-Garant est un prix de composition musicale comportant une bourse de 25 000$. C’est un prix triennal qui a été décerné pour le première fois en 1991.

La désignation « composition musicale » s’entend ici de toute forme de création sonore. Le choix du lauréat détermine par le fait même l’extension que le jury reconnaît aux mots « création sonore » et sa décision, à ce point de vue, est réputée conforme au règlement. Cependant, pour que le jury en tienne compte, toute composition musicale doit exister sous forme écrite et imprimée, ou sous forme d’enregistrement, ou encore en manuscrit.

Le prix ne peut être décerné qu’à un compositeur citoyen du Canada né au Québec et résidant ou non au Québec, ou à un compositeur citoyen du Canada ayant sa résidence principale au Québec depuis au moins dix (10) ans, même s’il n’y est pas né.

Le prix est décerné pour l’ensemble de l’œuvre d’un compositeur à un moment quelconque de sa carrière, et non pour une composition en particulier. Le prix peut également être accordé à un groupe compositeur du Québec, si tel groupe existe encore au moment de la décision du jury. Il ne peut être décerné qu’à une seule personne ou à un seul groupe. Par conséquent, il n’y aura pas de désignation ex æquo.

Les glements du prix Serge-Garant 

1_ Le Prix Serge-Garant consiste en une somme de vingt-cinq mille dollars canadiens (25 000 $).

2_ Il est décerné à tous les trois ans et l’a été pour la première fois à l’automne 1991.

3_ Il ne peut être décerné qu’à un compositeur citoyen du Canada né au Québec et résidant ou non au Québec, ou à un compositeur citoyen du Canada ayant sa résidence principale au Québec depuis au moins dix ans, quoique n’y étant pas né.

4_ Le Prix Serge-Garant est un prix de composition musicale.  » Composition musicale  » s’entend ici de toute forme de création sonore. Le choix du lauréat détermine par le fait même l’extension que ce jury reconnaît aux mots  » création sonore  » et sa décision, à ce point de vue, est réputée conforme au règlement.

5_ Le prix n’est pas décerné pour une composition en particulier, mais pour l’ensemble de l’oeuvre du compositeur à un moment quelconque de sa carrière. Seule la valeur de l’oeuvre sera prise en considération dans les discussions du jury et dans le choix qu’il fera du lauréat. Toute autre considération sera jugée non pertinente et le jury devra n’en tenir aucun compte.

6_ Nul ne peut se proposer lui-même pour le prix, ni être proposé par quelqu’un d’autre. Le jury n’examinera que les propositions émanant de ses propres membres.

7_ Le prix est accordé à un individu, quelles que soient les collaborations dont il a pu bénéficier. Cependant, il peut être décerné à un groupe compositeur du Québec, si tel groupe existe encore au moment de la décision du jury.

8_ Le prix n’est décerné qu’à une seule personne ou à un seul groupe. Il n’y aura donc pas notamment de désignation ex æquo.

9_ Toute composition musicale dont voudrait tenir compte le jury doit exister sous forme écrite et imprimée, ou sous forme d’enregistrement, ou encore en manuscrit.

10_ Une personne ou groupe ne peut obtenir le prix qu’une seule fois.

11_ On ne peut décerner le prix à titre posthume, à moins que la personne ne soit décédée après le jour où le jury a pris la décision la désignant comme lauréate.

12_ Toute personne qui est ou a été membre du Conseil d’administration de la Fondation Émile-Nelligan perd de ce fait le droit d’obtenir le prix.

13_ Aucun membre du jury ou son groupe ne peut être choisi comme lauréat pour l’année où ce jury est en fonction, même s’il cesse d’en être membre avant que la décision ne soit prise.

14_ Le jury se compose de cinq personnes nommées par le Conseil d’administration de la Fondation mais ne faisant pas partie de celui-ci. Le Conseil nomme aussi tout successeur, advenant la démission, le remplacement ou l’incapacité d’agir d’un ou plusieurs membres du jury. Le quorum du jury est de trois.

Quelques réflexions de Serge Garant sur la musique

Je souhaite que la musique canadienne trouve son Borduas bientôt. Nous avons besoin de quelques révoltés qui n’hésitent pas à tout casser, qui vomissent la stagnation et le culte des idoles qu’on nomme  » le respect des traditions « , et qui imposent, plutôt que l’amour pleurnicheur du passé, l’amour de la matière vivante.
Le Québec libre, no.1, 1959.

Je souhaite que les jeunes à leur tour nous évitent de nous scléroser. La musique a des possibilités innombrables ; elle n’est jamais immobile. Un musicien ne peut rester étranger à son évolution. Où sont les jeunes musiciens de chez-nous qui nous en avertiront ?

Ici Radio-Canada, culture information, Vol. 1, no.2, mai-juin 1966.

Quoi que retienne l’histoire musicale du Québec de notre aventure, on nous accordera du moins que nous avons réussi à créer un climat favorable à l’éclosion d’oeuvres nouvelles. Je crois que les jeunes sentent que notre intérêt pour eux n’est pas une feinte. Nous croyons en eux. C’est à cause de cette foi que nous n’avons pas cru nécessaire de faire des compromis devant leurs productions. Nos exigences sont les mêmes envers eux qu’envers leurs aînés : seule doit compter la qualité de l’œuvre.

Que nous nous soyons trompés parfois, cela est certain. Le contraire serait inquiétant puisque nous prétendons aimer le risque. Qu’importent les erreurs de parcours: ce qui compte, c’est la continuité d’une démarche. Continuité dont on voit mal qu’elle eût été possible sans un minimum de luciditè et d’exigences.
Programme de la SMCQ, 9 dècembre 1976, (10e anniversaire).

L’audace se situe ailleurs que dans ces pseudo-improvisations génératrices d’atmosphère parfois sympathiques mais que l’on retrouve à satiété dans la musique pop d’aujourd’hui. C’est peut-être justement ici que se situe l’establishment, dans cette musique qui emprunte maintenant au pop supposément avancé les trucs que celui-ci a, de toute façon, empruntés sans vergogne à Stockhausen ou à la musique électronique.
Musique de notre siècle, Radio-Canada, 1976.

L’aventure de la création est essentiellement solitaire: l’oeuvre prend corps quand je commence à lutter avec les problèmes techniques qu’elle soulève: problèmes que je dois résoudre avec le plus de science, le plus d’élégance et le plus d’authenticité possibles.

À ce moment naît l’oeuvre que même le compositeur ne soupçonne pas.

Il est vrai que je parle toujours de problèmes techniques. Pour moi, l’émotion existe, mais j’ai horreur d’en parler ; c’est fondamental, bien sûr, sinon une oeuvre ne respire pas. Seulement le compositeur ne doit pas s’en soucier vraiment.

S’il a quelque chose à dire, s’il réussit à faire une oeuvre qui, au niveau formel, est cohérente, qui, au niveau de l’écriture musicale, est intelligente et sans trop de maladresse, et s’il a la technique, ce qu’il porte en lui de plus secret va pouvoir s’exprimer. Mais ce n’est pas en s’attachant à l’émotion de surface, superficielle et apparente qu’on livre le meilleur de soi-même. La partie la plus intéressante d’un être, c’est toujours ce qu’il y a de plus secret, de plus profond.

L’émotion doit naître de cette magie mystérieuse qui se produit quand les problèmes techniques sont si bien résolus qu’on ne peut imaginer qu’il y en ait eu.
Entrevue avec Pierre Rolland, in Anthologie de la musique canadienne, RCI 1978.

Si j’avais un conseil à donner à un jeune compositeur aujourd’hui, je lui dirais : Ne t’occupe pas de la mode, fais la tienne.
Entrevue avec Marie-Thérèse Lefebvre, 17 juillet 1986.

Les extraits ont été choisis par Marie-Thérèse Lefebvre et sont tirés de son livre Serge Garant et la révolution musicale au Québec, Louise Courteau éditrice, Montréal 1986.

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